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Un voyage à travers la poésie

 

Atlas poético, viajeras Del siglo XXI (Atlas poétique, voyages du XXIème siècle) est une anthologie de poésie contemporaine publiée en avril 2013. Elle réunit cent-un poèmes écrits par vingt-huit femmes espagnoles et/ou d’origine espagnole. Deux-cent-quarante-huit pages de poésie publiée par Alicia Arés dans les éditions Cuadernos de Laberinto. Arés voulait avec ce volume donner un nouveau format au voyage en prenant les coutumes d’antan : l’atlas et pour cela elle a réuni ces femmes. Avec la plus part d’entre elles elle avait déjà travaillé dans d’autres projets littéraires. Le lecteur voyage du désert du Sahara à l’Antarctique, du Japon au Nicaragua, de San Francisco à Jérusalem...

La construction ordonnée - d’abord, par continent, puis par pays et même, par région - rapproche ce recueil de poésie d’un atlas. Chacun peut choisir le lieu où il veut que sa lecture le transporte. Le voyage commence en Europe, plus précisément en Espagne, en France et en Grèce. Il se poursuit en Asie,  en Amérique,  en Afrique, pour se terminer en Antarctique. Le fait de répertorier ces poèmes pourrait contredire la liberté inhérente à la notion de poésie comme à la notion de voyage ; or, en réalité, cette organisation conduit à une lecture du recueil plus détendue et personnelle : le lecteur pourras sauter des pages sans perdre le fil de sa lecture, grâce au sommaire, il peut choisir la thématique de sa lecture et jongler avec les poèmes  

Ce livre se feuillette. La lecture prend la forme d’un voyage, de pays en pays, de vers en vers, de mot en mot. La première de couverture illustre parfaitement cette idée, venant confirmer le titre de l’ouvrage. En effet, la photographie artistique de Beauty in nature de Olly, représente une muse, une femme de profil avec le torse nu, les yeux fermés au milieu d’un paysage où le ciel est le protagoniste (lieu des rêves). Cette femme reste calme, sereine et concentrée, profitant du rêve et du voyage : des oiseaux, animaux de migrations, ornent sa chevelure qui incarne l’origine de toute rêverie.

En outre, l’homogénéité des auteurs que réunit cette anthologie pourrait faire croire qu’il s’agit d’un ouvrage monothématique et féministe, voire patriotique. En réalité, sur cent-un poèmes, vingt-huit sont dédiés à l’Espagne, à ses régions, à ses villes, ses rivières et ses montagnes :

 

“Cementerio de la Almudena,

Te he recorrido a diario,

Las nuevas torres de Madrid, al fondo,

Y el nevado de Guadarrama.”

 

Dans cet extrait du poème Cementerio de l’Almudena (Cimetière de l’Almudena) Angela Martín Del Burgo décrit le célèbre cimetière madrilène, la nouvelle architecture de la capitale (« las nuevas torres de Madrid ») et ces montagnes (« Guadarrama »).

 

“Apenas hay una ciudad

Que resista tanto el miedo

Como tú.”

 

Ici, Emily Roberts dans son poème Hogar  (Foyer)  dialogue avec sa ville Avila, en la qualifiant de vaillante, faisant référence aux moments historiques auxquels cette ville a participé

 

“En el oeste te disuelves en sal,

Atrás dejas los eucaliptos fragantes,

Los verdes y mansos pinos,

Las retamas lujuriosas de amarillo,

Te empuja el viento del norte,

Rio mío, rio Miño.”

 

Elvira Martinez Lorenzo, décrit dans son poème Hacia el Oeste (vers l’Ouest)  une grande rivière (Miño) de Galice, une belle région du Nord-Ouest de l’Espagne. La végétation de la région  « /Los verdes y mansos  pinos, / » (les verts et denses pins). La rivière Miño « Rio moi, rio Miño » (ma rivière, rivière Miño).

 

Les autres poèmes dépeignent des villes du monde. D’autre part, ces vingt-huit poétesses,   par ordre alphabétique sont : Ana María Cuervo de los Santos, Angela Martín Del Burgo, Anunciada Fernandez de Cordova, Cristina Ruberte Paris, Dolores Figares, Elvira Martinez Lorenzo, Emily Roberts, Esther Bueno Palacios, Julietas Dobles Yzaguirre, Julieta Pellicer, Maria Antonia Garcia de Léon , Maria Antonia Ortega, Maria Jésus Fuentes,  Maria Jose Cortes, Maria Sangüesa, Maria Torvisco, Marta Goméz Garrido, Maryori Vivas, Mercedes Sandoval, Montserrat Cano, Milagros Salvador, Montserrat Doucet, Pepa Nieto Busto, Pilar Mata Solano, Pilar Sanabria Cañete, Sasi Alami, Silvia Gallego, Vanessa Torres ont des parcours personnels et littéraires extrêmement variés du fait de leurs différences générationnelles, la plus âgée née en 1943 et la plus jeune née en 1986 .

 

Ana Maria Cuervo de los Santos née à Paris en 1970, elle est philologue, a réalisé des études en histoire et géographie actuellement elle est professeur dans l’enseignement secondaire  et a publié ses poèmes dans autres recueils  et sa propre anthologie Lunas de agua y peces  (lune d’eau et poissons de la diversité de leurs professions (historiennes, journalistes, philologues, universitaires, etc.). dans ce volume on retrouve un poème surprenant par sa géographie Antártida et un poème « costumbrista » de Madrid Las corralas de Madrid

“ Sólidos muros de tiempo acotan la vida

En galerías que contruyen las corralas”

 

Pilar Sanabria Cañete, née n 1963 à Cordoue elle est journaliste à la radio, elle a publié de nombreux livres et en 1998 elle a eu le prix de l’institut de la femme grâce à son travail radiophonique.

Marta Gomez Garrido, madrilène née en 1986 elle est auteur de nombreux romans et elle est licenciée en journalisme et communication audiovisuelle.

 

À travers toutes ces visions du monde, cette anthologie révèle-t-elle une richesse à la fois géographique, stylistique et esthétique. Ces vingt-huit femmes, avec chacune un style d’écriture diffèrent on retrouve des sonnets mais aussi des haïkus et des senryu.

JAPÓN OCULTO (JAPON CACHÉ) de Ana María Cuervo de los Santos

 

Fuji desnudo

Desemboca en el cielo.

Huye la nieve.

 

Ces vingt-huit femmes nous dévoilent avec délicatesse une géographie de souvenirs et de sentiments. Le lecteur éprouve tour à tour la tristesse du cimetière parisien du Père Lachaise, la chaleur souffocante de la Californie (california de Vanessa Torres), la joie sans mesure de la brillante  Grenade, la douceur du ruissellement de la pluie à Sarajevo et l’élégance d’un moineau qui se réveille en  l’ex-Indochine. Ou encore, la dureté  des grandes villes comme  Londres (London de Ana María Cuervo de los Santos), la douleur  dans les regards des paysans du Kosovo, ce chagrin que le monde veut oublier (Y lo que mas duele son las flechas de Pepa Nieto) et la solitude de Cuba, une Cuba isolée par le reste des pays (Tierra Soñada  de Cristina Ruberte París). Une sensibilité  élégante, un regard poétique de paysages divers, chantée à chaque vers.

 

Le lecteur de ce recueil ne cesse d’être surpris par la capacité que peut avoir la poésie à transporter dans des univers qui lui sont inconnus (Vietnam, Bagdad, Cuba,…). Ce volume nous offre vingt-huit visions différentes de voir le monde, de voyager. Le  voyage, devient,  après avoir lu cette anthologie une forme d’art, un véritable outil de création artistique.

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